Simplifier, s’adapter, évoluer

231 AG 2018 1Capitale du pays de Caux, Yvetot est aussi tous les ans la capitale de la chasse, un samedi d’avril. À défaut de tapis rouge, ce sont les fauteuils rouges de la salle des Vikings, qui accueillent l’assemblée générale de la FDC 76.

Cette année, la réunion vient un mois après la présentation par la FNC du projet de réforme de la chasse française. Cette réforme doit permettre de responsabiliser les territoires dans la gestion des dégâts de grand gibier. Elle devrait aussi s’accompagner de simplifications administratives. La mesure la plus percutante est la diminution du prix du permis national, ramené à 200 euros pour faciliter la mobilité des chasseurs. Le but est aussi de leur redonner du pouvoir d’achat tout en maintenant dans sa forme actuelle le permis départemental.

Dans son rapport moral, le président Alain Durand a fait le point sur les grands sujets d’actualité. Et d’abord, la situation du petit gibier. La Fédération dispose sur le site pilote de la ferme du Tors à Belleville en Caux d’un territoire d’expérimentation grandeur nature. Les résultats qui y sont obtenus doivent pouvoir être réalisés ailleurs. Des moyens financiers importants seront déployés : 100.000 euros sur cinq ans seront engagés, a annoncé le président de la commission petit gibier José Domene Guérin.

 

Le président a aussi évoqué la préparation du 4e plan de gestion de la réserve naturelle de l’Estuaire de la Seine. Il a regretté que le dossier doive être préparé à un train d’enfer pour être validé en juillet. En revanche, il a salué les efforts accomplis par les usagers de la réserve pour que ce plan ne se construise pas à leur détriment. Il a cité la nouvelle association Estuaire de Seine vivant et l’ACDPM. « Je suis ravi que l’État et le gestionnaire de la réserve s’appuient sur les connaissances des usagers pour atteindre leurs objectifs. C’est la première fois depuis que nous suivons ce dossier qu’un véritable partenariat sera effectif dans l’intérêt de tous. »

Alain Durand est aussi revenu sur le rapport final de l’étude AVIPER, menée depuis trois ans dans l’estuaire. Ses conclusions montrent que « les services de l’État avaient effectué un choix judicieux des zones de non-chasse lors du précédent plan. Ce choix a d’ailleurs fait l’objet d’un jugement favorable devant la cour d’appel de Douai ».

Responsable de la commission migrateurs de la FNC, Alain Durand aura aussi la tâche d’organiser d’ici juin le processus de gestion adaptative des oies, qui devrait être opérationnel pour la prochaine campagne de chasse. «  Ce nouveau dispositif s’inscrit dans le projet global des réformes validées par le président de la République », a conclu sur ce sujet le président de la FDC 76.

Le moment le plus attendu de ce rapport, cela ne surprendra personne, était consacré au sanglier. Les surfaces agricoles détruites par les sangliers ont doublé en 2017, pour atteindre 650 hectares. L’enveloppe d’indemnisation atteint 750.000 euros, rien que pour l’espèce. Pourtant, l’objectif fixé a été atteint, avec 8.000 animaux au tableau départemental.

Pour la saison prochaine, les objectifs seront fixés avec le monde agricole dans le cadre de la commission d’arbitrage. Pour les atteindre plus facilement, de nouvelles mesures ont été approuvées en assemblée générale: le plan de gestion est simplifié ; plus de PG1 ni de PG2, mais un seul plan de gestion départemental. La fermeture de la chasse du sanglier en plaine au 15 décembre est abrogée : on pourra désormais le chasser jusqu’au 28 février, mais en battue et avec au moins 10 fusils, pour ne pas encourager la « rattente ».

En même temps, les bracelets resteront au même prix et ils seront remboursés ou échangés en cas de non-utilisation. Pour compenser en partie le manque à gagner, la cotisation forfaitaire contributive de plan de chasse va évoluer en fonction de la surface chassée : 50 euros pour 50 hectares, 1.000 euros pour un lot de domaniale de 1.000 hectares. Sur le sujet du sanglier, les chasseurs seront attendus au coin du bois par la préfète Nicole Buccio, elle l’a dit au cours de son intervention. Mais elle a aussi conclu son propos en disant « J’apprécie et je respecte le travail que vous accomplissez, mais il faut aussi savoir s’adapter et évoluer ».

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